Avec l’internet des objets, c’est un tout nouveau système de paiement qui va se mettre en place fonctionnant grâce à l’identité digitale ou numérique, au choix, qui sera pour chacune et chacun d’entre nous, une sorte d’ADN, quelque chose d’unique et d’infalsifiable permettant de nous identifier sans faille individuellement et en toute occasion.
Et vous savez quoi ? Cette double révolution a déjà commencé et cela ne se passe ni aux Etats-Unis qui trône pourtant au sommet des nouvelles technologies financières, ni même en Asie ou en Europe fière de ses lauriers londoniens, mais en Afrique où l’inclusion financière a libéré les innovations les plus prometteuses dans ces 2 domaines.
Fermez les yeux … imaginez un instant …
… vous voilà projeté en 2040 au petit matin … l’internet à la papa, que vous trouviez déjà incroyable il y a plus de 20 ans, a vécu et avec lui est apparue une vie connectée, une SmartLife où l’internet des objets règne en maître sur votre vie quotidienne.
Ce matin là, votre miroir vous renvoie une image fatiguée et passe dans l’instant commande de quelques produits miracles qui redonneront un peu d’éclat à votre teint qui en manque cruellement.
Et votre balance n’est pas moins sévère avec vous, vos stats ont dérapé et pas dans le bon sens ce qui a entrainé l’achat immédiat de plats diététiques savoureux … annulant au passage la commande de vos produits alimentaires préférés … que votre frigo avait planifié de passer dans la journée.
Enfin apprêté, votre journée commence au volant de votre dernière Tesla qui règle au démarrage la facture de sa recharge de la nuit …
Les « gating factors »
Alors ! Extra non ? Mais comment tout cela pourrait-il bien fonctionner ? La réponse, c’est Chris Skinner qui nous la livre dans un papier publié dans l’édition de juin de la revue The Banker.
Et cette réponse, elle n’est pas à trouver dans la technologie proprement dite de ces objets mais dans l’architecture indispensable à leur fonctionnement et donc dans les facteurs clés, exogènes permettant à cette nouvelle économie de fonctionner et de se développer, à savoir le système de paiement et l’identité digitale. Sans ces « gating factors », pas d’internet des objets.
Ce monde des machines qui ne peut gérer de facto ni cash, ni chèque, s’adosse à un système transactionnel qui traite des micro-paiements, instantanés, en temps réel et sans friction, ceci pour votre compte ce qui renvoie à la notion d’identité.
Pour pouvoir fonctionner correctement, ces objets et leurs services associés doivent vous reconnaître, confirmer que c’est bien avec vous qu’ils interagissent et que ce « vous » est bien « vous ». A y regarder de plus près comme nous le rappelle Chris, l’interopérabilité du « vous » n’est pas encore une réalité de nos jours ; « vous » est un numéro de sécurité sociale, parfois un IBAN, une autre fois un numéro de téléphone portable ou votre plaque d’immatriculation.
L’enjeu pour cette nouvelle économie de l’internet réside donc dans la création d’une identité numérique unique hautement sécurisée permettant tout type d’interconnexion.
La blockchain en innovation de rupture ?
La solution pourrait venir des technologies cryptographiques de registres distribués avec la création d’une méga base de données sécurisée, non corruptible, infalsifiable accessible au système bancaire tout entier lui permettant de vérifier en temps réel qui vous êtes et ce que vous détenez.
Fort de ce socle, l’Afrique montre la voie avec des institutions gouvernementales et non gouvernementales engagées dans la construction d’un système financier pan-africain basé sur le mobile et la blockchain avec au coeur l’identité mobile digitale.
Ce système en rupture avec nos modèles européens doit permettre aux africains d’accéder à des services de bancassurance jusqu’à présent inexistants … et Chris Skinner de conclure qu’en d’autres termes
la prochaine génération de système d’identification grâce à laquelle vos machines achèteront et vendront pour votre compte pourrait bien être déjà arrivée en Afrique.