Réinventer un modèle industriel de prêts « corporate » non sécurisés par le crowdlending, c’est exposer les prêteurs à un risque de défaut certes mais surtout à un risque de non recouvrement particulièrement aigü en cas de défaut justement.
Vincent Ricordeau, l’un des pionniers du crowdfunding en France et fondateur de la plateforme de prêts aux entreprises Lendopolis, le reconnait lui-même :
Il vaut mieux partir du principe qu’en cas de défaut, on ne récupèrera rien.
Dans son excellent papier du 25 décembre publié sur cBanque.com, Gwenaël CADORET rappelle que « chez Unilend, aucun prêt en défaut de longue durée n’a abouti à un remboursement ».
Aussi, les plateformes de crowdlending – dont les fondateurs sont parfois eux-mêmes des anciens professionnels de l’épargne – rappellent à leurs membres prêteurs l’un des sacro-saint principes de l’allocation de portefeuille, celui de la diversification comme le souligne Nicolas Lesur, co-fondateur d’Unilend :
Il faut absolument diversifier son investissement … mieux vaut prêter la même somme à un maximum de projets. Le risque est alors lissé.
Idéalement, un prêteur gagnerait donc à contribuer à tous les projets de toutes les plateformes tout en prenant soin de pondérer ses choix en fonction des différentes notations des emprunteurs.
Le cadre réglementaire du crowdlending en France ne fait pas tout et nos plateformes doivent innover.
Si, à l’image de Vincent Ricordeau, nous devons nous réjouir de l’amendement du 1er décembre applicable au 1er janvier 2016 autorisant la déductibilité des pertes en capital, celui-ci ne fait pas tout et les plateformes doivent maintenant prendre le relais et innover en nous proposant des outils efficaces de gestion d’allocation de portefeuille.
Des solutions programmatiques existent au moins pour les 3 plus grandes plateformes anglo-saxones – Lending Club, Prosper et Funding Circle – et ont contribué indubitablement à leur développement en particulier auprès d’investisseurs institutionnels.
Funding Circle déploie une solution « in-house » – appelée Autobid – offrant à ses membres la possibilité de contribuer à tout nouveau projet dans le respect de règles individualisées d’allocation. Même chose côté Lending Club avec son Automated Investing et dans une moindre mesure Quick Invest de Prosper.
La startup LendingRobot propose quant à elle une solution innovante clé en main vous permettant d’investir dans les prêts de ces 3 leaders de façon entièrement automatisée grâce à un algorithme et se propose également de s’occuper de l’ouverture de vos comptes.
Si l’année 2015 du financement participatif en France aura été celle de l’ajustement de son cadre réglementaire, 2016 sera-t-elle l’année de nouvelles innovations transformantes pour cette industrie en construction ? A se le souhaiter pour une excellente nouvelle année !
Source : cBanque Actu